Promenade de santé

[depuis ici]

Ciaerann était loin désormais de la ville et de ses petits tracas...
Elle savourait le plaisir simple de cheminer dans la forêt sans rien d'autre à penser qu'à s'émerveiller du miracle sans cesse renouvelé de la nature. Syamm était lovée paresseusement autour de son coup et roucoulait d'aise.

Malheureusement, cette douce quiétude se trouva fort troublée par l'arrivée inopinée d'un cavalier.
Elle n'eut pas le temps de se mettre à l'abri, d'autant qu'elle n'en avait pas l'intention.
Le cavalier s'approcha d'elle et s'arrêta à quelques pas. Il la dévisagea un instant puis dit :
- Vous êtes bien la princesse Ciaerann ? J'ai un message pour vous de la part de la reine, Son Altesse Athéna.
Et il lui tendit le pli.
Circonspecte, Ciaerann s'approcha et prit la lettre, puis recula et commença à le lire tout en marchant.

Ciaerann, Princesse elfe, Vous êtes convoqué au château de la reine, Vous partez déjà perdante en vous enfuyant, La reine vous invite dès demain matin dans le château pour des explications, Si vous ne venez pas, Nous irons vous cherchez nous même, Mais ça serait regrettable puisque vos parents sont nos alliés, Signé : Le messager de la Reine Athéna

Elle réfléchit un moment sur la situation, puis revint auprès du cavalier.
- Fort bien, retourne chez ta reine et tu lui délivreras ma réponse :

Votre altesse royale, Loin de moi l'idée de créer la moindre tension entre vous-même et vos alliés, quels qu'ils soient, mais je ne me serais pas doutée que vous ayez autant de temps à perdre avec une rixe de marché insignifiante, dans une petite bourgade éloignée. Cependant, je suis aux regrets de vous faire part de ma réponse négative quant à votre convocation. Non que je n'ai l'envie du plaisir de vous rencontrer, bien au contraire, croyez-le ; mais les conditions de cette entrevue étant biaisées par les circonstances, la sérénité ne pourra être garantie et dans ce climat, rien de bon ne pourra en résulter. De plus, je ne saurais trop être méfiante, au vu des témoins et plaignants que vous produiriez et dont les moeurs me paraissent plus que douteuses. Quant à impliquer dans cet, je le répète, insignifiant incident les relations diplomatiques entre le peuple Elfe et le vôtre, cela me paraît disproportionné et pour le moins grotesque ... à moins que je ne doive faire état, en retour, à la couronne Elfe, de l'étrange commerce que font certains de vos concitoyens avec l'engeance démoniaque... Auquel cas, vous conviendrez avec moi que cet incident prend des proportions telles qu'elles en paraissent suspectes, à moins que l'on vous ait abusée. Mais nous n'en sommes pas là et sommes gens éclairés et raisonnables. Pour ma part, l'incident est clos et appartient à un obscur passé, je souhaite qu'il en soit de même pour vous et que nous pourrons nous rencontrer dans un proche avenir sans ombrage, dans une commune félicité. Votre sincère amie, Ciaerann

- Et ne traînes pas en route ! Je resterai ici deux jours, pas un de plus.

Le cavalier repartit aussitôt. Le lendemain, il revint, avec une lettre à la main. Il la tendit à la princesse.

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Avec tout le respect que je vous dois,
Ce n'était pas qu'une petite altercation au marché,
Car mes gardes et les témoins sont claires,
Vous avez jeté un sort à un simple vendeur,
Vous ne vouliez pas l'enlever,
Vous avez plusieurs fois insultés mes gardes,
Et vous avez dit vous même "Et bien, allons voir ta reine, soldat,"
Vous étiez en état d'arrestation (même si je pense que ce geste fut déplacer envers vous) mais vous vous êtes enfuie.
Si vous êtes, comme vous le dîtes (et je l'espère de tout coeur aussi) innocente alors présentez-vous, je vous le demande en tant que reine à une princesse allié, à mon château dans la semaine.
La charge de l'arrestation de mes gardes sur vous est enlevé, mais pas les insultes et le sort jeté à des Okamiens,
Je vous demande donc, pour toute bonne entente avec nos deux royaumes,
De venir à Leyawiin, le château d'Okami, en tout bien tout honneur,

A bientôt je l'espère,

Votre allié mais avant tout amie,

~~La reine Athéna, reine d'Okami et des humains~~

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Lasse de l'incompréhension visible dont les humains faisaient preuve, à tous niveaux, Ciaerann poussa un soupir.
* Bien, puisque c'est ainsi, buvons le calice jusqu'à la lie *

- Retournes dire à ta reine que je ne me déroberai pas et qu'elle n'a pas besoin de lâcher ses chiens à ma poursuite. Je viendrai libre et sans entrave lui rendre visite en son château, puisqu'elle le désire. Puisqu'elle met un tel point d'honneur à s'occuper des querelles de comptoir, je ne peux pas la décevoir.

Et elle partit, plantant là le cavalier.

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