{L'exil de Ciaerann} Retour à la civilisation

Après avoir erré de longues semaines dans la montagne, Ciaerann avait pris la décision de ne pas rentrer chez elle (ou plutôt chez lui). Il n'était pas prêt pour cela, il lui fallait du temps pour s'habituer à son nouvel état et le chemin de l'exil volontaire lui avait paru la meilleure solution pour le moment.
Certes, il savait bien que tôt ou tard, il ne pourrait reculer l'instant fatidique de son retour et ses conséquences, mais pour l'instant la fuite lui était plus facile à supporter.
Dans un premier temps, elle fut tentée de séjourner au royaume des nymphes, mais là encore, elle redoutait le regard de ses soeurs.

Décidemment, son père lui avait fait un cadeau magnifique mais terriblement empoisonné. Et il ne fallait pas compter sur lui pour l'aider cette fois. Son intervention dans les affaires du monde était chose exceptionnelle. Elle avait dû déployer des trésors de persuasion pour parvenir à ses fins. Jamais il ne ferait autre chose pour elle et surtout pas défaire ce qu'il avait créé. D'autant que même si le resultat (où diable avait-il été chercher cela d'ailleurs ?...) n'était pas tout à fait ce qu'elle avait imaginé, elle avait obtenu ce qu'elle voulait : partager sa vie intégralement et sans restriction avec l'homme de sa vie.

Las, ses pas la menèrent dans le royaume des humains, où elle n'était connue de personne et où elle pourrait se forger, avant de régler ses affaires dans les deux royaumes qui étaient désormais sa patrie.

Elle finit par atteindre un petit village de trappeurs, aux confins des montagnes, avant-poste des zones habitées, bien plus loin au centre du royaume.
Sa mise n'était pas des plus avantageuse et ses vêtements avaient connu des jours meilleurs, mais en rapport avec ceux des villageois qu'elle apercevait au loin, elle faisait figure de princesse.
Son arrivée dans le village ne fut pas discrète, ces gens-là ne recevant pour ainsi dire jamais de visiteur. Une dizaine d'enfants de tous âges, maigres mais bien-portant - signe que la vie était dure, mais sereine - l'entourèrent en braillant, joyeusement. Puis les femmes et quelques vieux sortirent des cahutes pour apercevoir le visiteur. Ils furent très surpris de constater que c'était une femme, seule et à pied (Syam volait plus loin, loin des regards indiscrêts, assurant comme à son habitude la couverture aérienne). Quand ils virent qu'elle était armée (Ciaerann ne s'en cachait pas, cela évitait généralement les malentendus) et constatèrent la longueur de ses cheveux, les habitants furent saisis d'un profond respect quant à son rang potentiel. Ce qui acheva la stupeur des villageois fut la longueur caractéristique de ses oreilles (elle ne s'était pas trop préoccupé de sa coiffure et n'avait pas de couvre-chef). Un seigneur elfe se présentait à eux ! En un instant, plusieurs femmes (vêtues à peine mieux de grossières pièces de laine) vinrent se prosterner à ses pieds et baiser le bas de sa robe, tandis que d'autres couraient chercher des victuailles. Ciaerann était fort embarrassée par cet accueil et s'empressa de faire relever tout le monde. Quelques minutes après vint se présenter à elle un homme d'âge mûr, bien charpenté, qui se présenta comme le chef du village. Il lui offrit l'hospitalité du village et fit dresser tout ce qu'ils avaient de plus beau pour leur invitée de marque. Ciaerann ne put que s'y plier, refuser aurait attiré l'animosité du village entier et peut-être signé son arrêt de mort. Et puis, elle devait avouer qu'elle avait besoin de repos, après toutes les péripéties qu'elle avait vécu et ce village pourrait lui offrir un temps la quiétude nécessaire à sa convalescence.

Elle demeura deux semaines entières dans le village. Bien accueillie finalement, elle s'integra facilement à la population et leur rendit de nombreux services grace à ses connaissances tant magiques, que naturelles. Si bien que lorsqu'elle quitta le village, le coeur lourd, elle avait cependant largement payé son séjour. Elle avait également pu profiter des connaissances des villageois, quant à ce qui l'attendait plus loin vers l'intérieur du royaume. Entre autre, l'existance d'un bourg à une semaine de marche, premier signe de civilisation établie et sorte de poste-frontière avant les premiers contreforts. C'était le passage obligé pour entrer dans le royaume et Ciaerann devrait y montrer patte blanche et s'acquitter d'une taxe pour aller plus loin.

Au petit matin, elle quitta le village, rassemblé pour l'occasion. Leurs salutations la suivirent un bon moment alors qu'elle cheminait sur le chemin qui la menait vers l'intérieur des terres humaines.

Pendant une semaine, elle ne vit pas âme qui vive. Son voyage était paisible, lui laissant largement le temps d'inventer une raison à sa venue. Ne connaissant que le nom de la capitale du royaume, elle devait trouver un pretexte pour s'y rendre, d'autant plus qu'il lui serait plus facile de se fondre dans la population d'une si grande ville. Il avait rencontré quelques années plus tôt un elfe qui faisait du commerce justement dans la capitale. Il lui suffirait de dire qu'elle était un messager porteuse de nouvelles pour ce marchand, cela devrait suffire auprès des gardes humains, surtout que même s'il était surprenant qu'une femme voyage seule, même pour les elfes, les humains n'étaient pas suffisamment au fait des coutumes elfes pour trouver cela étrange. Tout au plus seront-ils surpris.

Au milieu de l'après-midi du septième jour, le bourg était enfin en vue. C'était plutôt un camp fortifié d'ailleurs et une lourde barbacane défendait le passage entre deux murailles jetées entre les falaises abruptes.
quelques heures plus tard, elle arrivait enfin à la porte. Les gardes la regardèrent d'un air soupçonneux, comme prévu. Cependant, après quelques paroles échangées, l'échange de quelques piécettes, les portes s'ouvrirent pour lui laisser le passage.

Elle avança dans les rues de la ville, et fut saisie par l'état de saleté qui régnait là. C'était la première fois de sa vie qu'elle visitait une ville humaine et cela n'avait rien de comparable aux magnifiques citées elfes. Ici, la rue faisait office d'égoût. Les habitants y jetaient leurs eaux usées et il fallait être attentif à regarder où l'on posait les pieds. Des charrettes à cheval ou à bras circulaient sans se soucier des passants, qu'ils éclaboussaient allègrement ou bousculaient sans vergogne. Ciaerann eut bien du mal à s'acclimater à cette ambiance.

Enfin, elle pénétra dans un quartier moins populeux, plus propre, aux maisons bien bâties. Un peu plus à l'aise, elle avisa l'enseigne d'une auberge qui lui sembla correctement tenue, à en juger par son aspect.

.... à suivre ... ou répondez maintenant

Une jeune femme sortit en trombe de l'auberge. Elle était plutôt jolie et portait une robe avec par dessus un tablier. Ses cheveux châtains étaient attachés en un chignon. Elle sourit en voyant l'inconnue et le regarda de haut en bas, toujours en souriant. Par la fenêtre de l'auberge, le gérant avait vu que c'était une princesse elfe, c'est pour cela qu'il avait demandé à une de ses serveuse d'aller l'accueillir. La femme remit ses habits en place et s'inclina devant l'elfe.

Serveuse: Bonjour princesse. L'auberge et moi sommes honorée de vous voir. Vous avez l'air affamé et fatigué, me ferez-vous le plaisir d'entrer et de prendre du bon temps dans " l'auberge des familles aisés " ??

Dit-elle, toujours souriante en montrant l'enseigne du doigt. Son patron la surveillait toujours par la fenêtre en regardant si elle ne faisait pas de bêtises. Ce quartier est un endroit où les habitants ont pas mal d'argent. La reine avait déjà fait remarqué qu'elle ne voulait pas que l'on sépare les riches des pauvres, mais son ordre n'avait pas encore fait ses preuves ici.

Ciaerann fut assez surprise par l'intervention de la jeune femme. Non seulement, elle n'avait pas encore arrêté son choix, mais cette personne lui donnait du "princesse" et cela ne lui plaisait pas. Certes, elle avait eu le temps pendant cette semaine de voyage de produire quelques charmes afin de rectifier sa garde-robe, mais de là à passer pour une princesse, il y avait un pas à faire qui n'était pas aisé.
Non, se dit-elle, cette jouvencelle doit donner du prince et du princesse à tous ses "invités", c'est une tactique commerciale. Cependant, celle-ci ou une autre ferait bien l'affaire. Mais j'ai bien envie de donner une petite leçon à cette péronnelle.

- Bonjour dame l'hotesse, ton auberge est-elle si peu remplie que tu doives courrir au-devant du premier venu pour l'y attirer ? Plutôt que d'attendre patiemment à l'intérieur que j'y entre de mon plein gré ? Est-ce dû à mon apparence que tu m'estimes posséder un tel titre ou accostes-tu tous tes clients potentiels de la sorte ? Crois-tu que je sois assez riche pour m'offrir ton hospitalité ? Je ne suis peut-être qu'une mendiante venant de dérober ces atours dans quelqu'échoppe ...

Malicieusement, elle attendit quelque réponse de la malheureuse qui lui faisait face, sachant qu'elle devait être en proie à la confusion, avec la douche froide qu'elle venait de lui servir.

La serveuse ne savait plus où se mettre. Elle béguéyait mais aucun vrai mot ne sortait de sa bouche. Elle était rouge comme une tomate et on aurait juré que de la fumé sortait de sa tête. On entendit un claquement de porte et un homme de taille moyenne sortit de l'auberge. Il fronça les sourcils et regarda son employé en la foudroyant du regard.

Patron: Non mais qu'est ce que c'est que ça ?! Aller hop, ça fait à peine deux semaines que vous êtes là et voilà ce que vous faîtes ! Vous êtes virer !

La jeune femme ne savait plus quoi dire et se contenta d'éclater en sanglot. Elle s'inclina devant l'elfe et partit en trombe dans l'auberge pour prendre ses affaires et partir. L'homme sourit à l'elfe.

Patron: Excusez-là, elle est nouvelle. Nous savons que vous êtes une princesse elfe, car en entrant dans le royaume d'Okami, beaucoup de personnes vous on vu, que ça soit habitants, espions ou gardes. Ce n'est pas grave du tout si vous ne voulez pas manger et dormir ici. Nous sommes très heureux de vous voir.

Comme elle s'y était attendue, la jeune femme avait perdu tous ses moyens.
En revanche, elle n'avait pas prévu l'irruption grossière du tenancier.
Non seulement ce pourceau l'espionnait derrière ses vitres, mais en plus il avait brutalisé son employée qui n'avait fait que son travail.
Le sang de Ciaerann ne fit qu'un tour et pour toute réponse, le rustre n'eut droit qu'à ... une magistrale gifle.

- Ceci pour vous apprendre les bonnes manières ! Cuistre ! Là d'où je viens, nul n'oserait traiter ainsi une femme ! Si vous étiez si bien renseigné, vous le sauriez !
Elle se radoucit un peu.
- Votre employée n'a fait que ce que vous lui avez demandé, et ce n'est pas là la façon de l'en remercier. Sachez que si je dois passer ne serais-ce qu'une minute dans votre établissement, j'exige de n'être servie que par elle-seule.
- Et, tant que j'y suis, allez donc chercher mes bagages à l'entrée de la ville !

* Ca, c'est pour t'apprendre à m'espionner *

discrêtement, de quelques passes rapides, elle lança son charme de compulsion mentale, qui avait pour effet d'imprimer l'ordre qu'elle venait de donner dans le cerveau de son interlocuteur. Celui-ci allait le suivre pendant quelques heures, avant qu'il ne se dissipe. Ca n'était rien de méchant, mais le bougre s'échinerait toute la soirée à chercher des bagages qui n'existent pas.

Sur ce, elle pénêtra dans l'auberge.

L'intérieur était cossu. De nombreuses tables étaient disposées dans la grande salle, un comptoir la séparait des cuisines. En face, un escalier qui montait à l'étage.
Elle s'y présenta, tout sourire, auprès d'une femme mûre. La femme de l'aubergiste sans doute.

- Bien le bonjour dame l'hotesse, auriez-vous encore une chambre de libre ?

- Donnez-moi donc une grande chambre, pour cette nuit et la suivante.
Elle n'avait pas encore décidé de sa destination et elle voulait observer les choses, avant d'avancer plus profondément dans le royaume.
- Pourriez-vous me faire servir une cervoise tiède s'il vous plait, par la demoiselle qui m'a accueillie, ordre de votre mari.
Déposant quelques pièces d'argent sur le comptoir en paiement.

Puis elle s'installa à une table, dos au mur, d'où elle pouvait embrasser toute la salle du regard.

* Tout ceci me paraît bien étrange ... A peine arrivée dans cette ville, je suis cataloguée princesse, sans avoir donné aucun signe d'un quelconque statut apparent. Je ne suis pas vêtue de la sorte et ne trimballe pas d'escorte pharaonique derrière moi ni d'avant-garde pour m'annoncer. Quant à ces supposés espions ... *

Mentalement, elle rechercha la présence de Syam. La petite dragonne avait le don pour la rassurer et lui faire reprendre pied. Elle la trouva, se repaîssant d'un mulot fraîchement chassé, dans la fôret avoisinant la ville.

¤ Qu'en penses-tu ma douce amie, pourquoi ces rustres se méprennent-ils de la sorte ? Tu n'as rien vu qui pourrait justifier cela ? ¤
¤ Mmh ? A priori non et personne ne nous a vu pendant la semaine de voyage en territoire humain. Aucun villageois non-plus n'a quitté le village avant notre départ. Ne t'en fait pas, c'est parce qu'ils n'ont jamais vu d'elfes autrement que par des visites d'ambassade, donc pour eux tous les elfes sont des princes et des princesses ¤
¤ Mouais, tu as probalement raison. Allez, fait une bonne sieste, je t'appelerai toute à l'heure pour me rejoindre ¤

Syam en roucoula de plaisir, avant d'engloutir un gigot saignant.

La femme de l'aubergiste sourit poliment.

Femme: Très bien, mais je me demande où il est passé d'ailleur...

Dit-elle tout en allant dans la cuisine. Elle vit la serveuse en question sécher ses larmes et faire ses valises. La femme lui mit une main sur l'épaule et releva la serveuse. Elle lui sourit et lui dit doucement :

Femme: Qu'est ce que tu fais ? Tu ne compte pas nous quitter maintenant ?

Serveuse: Mais...Mais c'est votre mari...il...

Elle allait recommencer à pleurer mais la femme plus âgée l'en empécha.

Femme: Voyons, il n'est pas là pour le moment, alors c'est moi qui décide. Quand il reviendra je lui expliquera. En attendant, tu as des clients qui demande. Table 3.

La serveuse s'inclina pour remercier la femme de l'aubergiste. Elle s'essuya les yeux et laissa ses affaires à moitié ranger pour retrouner dans la salle. Elle se mit devant la table n°3 et vit l'elfe de tout à l'heure.

Serveuse: Excusez-moi.

La jeune femme sourit et son visage changea en celui d'une personne heureuse pour ses clients.

Serveuse: Tenez. J'espère que ce repas vous plaira. Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à m'appeler. Vous avez l'air soucieuse, est-ce que vous aller bien ?

En disant celà, elle posa l'assiette sur la table.

- Merci damoiselle. Et si l'aubergiste te fait encore des ennuis, parles-lui de moi ou viens me trouver. Nous règlerons cela.

Elle regarda la jeune fille. Dès le premier abord, elle lui avait semblée sympathique, malgré les apparences. Cependant, il fallait qu'elle comprenne rapidement pourquoi l'aubergiste l'avait affublée de ce titre de princesse. Cela l'obsédait et elle n'aurait de cesse de chercher cette raison.

- Oui, enfin presque. Je ne comprends toujours pas pourquoi ton rustre de patron t'as demandé de m'appeler "princesse" et pourquoi il est persuadé d'avoir raison. Peut-être en as-tu une petite idée toi ?

La serveuse parut étonné, alors que c'était quand même l'elfe qui avait faillit la faire virer et qui lui avait dit qu'elle ne faisait pas du bon travail.

Serveuse: Euh...D'accord, merci.

Elle sourit à la femme en face d'elle. La jeune serveuse commença à s'expliquer.

Serveuse: Et bien c'est simple. Quand vous avez fait le voyage, beaucoup d'habitants de petits villages vous on vut, ainsi que des espions. Vous avez aussi séjourné dans un petit village aux frontières d'Okami. Et vous savez comment ça se passe ensuite...Les gens discutent beaucoup. Et ensuite, on vous a vus rentrer ici. Voilà tout. Nous sommes presque toujours au courant de tous ici.

Elle sourit à sa cliente en espérant que son explication l'avait plut..

Ciaerann fit une moue dubitative.
- Moui, j'admets que l'on ai pu me voir traverser vos contrées. Mais de là à m'affubler de ce titre ronflant, je ne comprends toujours pas. Certes, j'ai cotoyé quelques hauts dignitaires Elfes, mais de là à me prendre pour l'une d'eux, il y a un sacré goufre ! Après tout, je ne suis que Ménestrelle !
Mais bon, puisque vous autres humains tenez tant à me traiter en princesse, libre à vous .
- Sauriez-vous me dire où je puis me procurer une monture correcte ? Ma suite princière n'ayant pas pourvu à cela, il faut que Mon Altesse Royale se débrouille toute seule.
- Je sens que ce rôle va me plaire !
Et Ciaerann partit d'un grand rire.

La jeune serveuse ne comprenait pas en quoi ce qu'elle disait était "drole". Elle se contenta de sourire et de répondre à sa question :

Serveuse: Pour une monture, il faut sortir de cette rue pour aller dans un quartier marchand. Ce n'est pas très loin. Mais là, on sort des quartiers chic. Il y a des tas de montures, pas que des chevaux. C'est vraiment super cet endroit ^^

- Merci bien, damoiselle. J'ai hâte de voir cela

Ciaerann finit son repas et se leva de table. Elle suivit les indicatinos de la serveuse et arriva bientôt sur une vaste esplanade, encombrée d'enclos où patientaient, avec plus ou moins d'humeur, une multitude d'animaux. L'odeur qui se dégageait du lieu était vraiment très forte, et cela ne venait pas que du bétail ...
Ciaerann étudia les stales, afin d'y dénicher la monture idéale.

¤ Tu ne vas tout de même pas grimper sur le dos d'un de ces bouseux !? ¤ Lui transmis Syam, avec une image du marché aux bestiaux vu du ciel.
Ciaerann leva la tête et aperçut la femelle dragonnet, petit point noir qui volait haut dans les cieux au-dessus de la ville.
¤ Il le faut bien, ma petite amie, je ne vais tout de même pas continuer à marcher à pieds ! Que penses-tu d'un griffon ? ¤
Syam poussa un petit cri d'indignation ¤ Aïe ! Mais il va me manger ! ¤

Il y avait des tas d'animaux et de créatures étranges. Comme le royaume d'Okami était allié avec celui des Nymphes, Elfes et Fées, le marchandage rapportait beaucoup. Pleins d'animaux inconnus étaient attachés ici. Des espèces de poussin géant mangeaint du foin. Un homme donna des pièces d'or à un vendeur et enfourcha l'oiseau géant avec une selle. Un vendeur, en entendant que l'elfe cherchait un griffon, l'accosta :

Vendeur: Bien le bonjour !

Dit-il joyeusement, pendant que les gens parlaient. Il haussa la voix pour que Ciaerann l'entende.

Vendeur: Un griffon vous interresse ?? Vous avez de la chance ! Nous n'en avons qu'un ! Vous savez, les griffons ne sont pas du genre à se laisser attraper ! Mais celui là était gravement blesser à ses pattes, alors quelqu'un nous l'a vendu. Mais franchement, je ne vous le conseille pas. Il n'est pas social et déteste les gens, il ne voudra pas de vous comme passager sur son dos ! Pour avoir un griffon comme monture, il faut en attraper un tout bébé, sinon c'est foutu !

Il se mit à rire et ensuite sourit à l'elfe.

Vendeur: Je peux vous conseille les Chocobos. Ils sont très gentils et ils peuvent aller n'importe où grâce à leurs grandes pattes. Mais ce n'est pas très confortable, même avec une bonne selle. Il sautille quand ils se déplacent. Et en plus de ça, se sont unes des proies préférés des carnivores et ils ne savent pas se battre. En cas de combat, il va fuir. Mais ne vous inquiétez pas, il reviendra toujours une fois que le danger s'est éloigné. Vous le siffler, il l'entendra à des kilomètres !

Chocobos:

- Non non, je ne veux pas d'un animal blessé ! Et vos emplumés ne m'ont pas l'air bien en forme ... Et s'ils fuient pendant le combat, merci ! Moi je cours derrière !?

Après avoir fait le tour du marché, Syam et Ciaerann tombèrent d'accord et jetèrent leur dévolu sur un magnifique destrier :


- Combien pour cette bête et son harnachement complet ?

Le vendeur sourit en ayant l'air déçut et en tendant le bras vers la bête qui donnait des coups de sabots et qui hennissait avec rage.

Vendeur: Je suis désolé mais celui-là n'est pas à vendre. Des voleurs l'on voler dans le royaume des démons. Et ensuite on le revend beaucoup plus cher aux démons car ils tiennent beaucoup à leur monture. Mais celui-là d'accord. Ce sont des cheveaux typiques du royaume d'Okami ^^

Dit il en emmenent le potentiel acheteur vers un magnifique cheval. Elle avait l'air jeune et sautillait dans tous les sens.

Vendeur: Voilà une très belle jument. Elle est très robuste et plein de joie de vivre ! Et en plus, elle court très vite. Alors ? Interresser ??

Jument:

Spoiler:

Ciaerann était fort désapointée. Elle n'avait aucune envie de faire mumuse avec un animal de compagnie, aussi beau soit-il - et il fallait admettre que cette jument était presque aussi belle que certaines des écuries royales elfes.
Mais en ce moment, elle voulait une monture digne d'elle, capable de l'emmener loin sans fatigue, de la conduire au combat sans faillir, et surtout imposante. Le palefroi qu'elle avait repéré était idéal et elle n'avait pas l'intention de le laisser partir sans avoir tout tenté pour l'acquérir.

- Bah, fit-elle d'un air dédaigneux, mais cette vieille carne ne tient presque pas debout ! regardez donc, elle boîte et a la lèvre qui pend ! Même un boucher n'en voudrait pas !

C'était exagéré, mais elle n'allait pas se laisser mener en bâteau par le maquignon.

Jouant discrêtement avec sa bourse, elle la fit tinter (en amplifiant un peu le bruit par magie) innocemment de manière à faire comprendre au vendeur qu'elle avait les moyens de ses ambitions.

- Non, l'ami, donnes-moi donc ton prix pour le palefroi.

Ciaerann se prêta bon gré mal gré au jeu du vendeur et jeta un oeil sur le cheval.
Elle devait admettre qu'il serait parfait pour son usage, mais, le refus si catégorique de l'homme l'agaçait au plus haut point et elle s'était mis en tête de le faire plier.
Elle tenta donc une autre tactique. Feignant de ne prêter absolument aucune attention à ce qu'il lui disait, elle repartie à l'assaut :

- Mais dites-moi donc mon brave, la manière dont vous vous êtes approprié cette bête n'est pas très légale ... non ?
Que feraient les démons s'il parvenait à leurs oreilles vos petites combines ?
Oh, bien sûr, vous n'avez rien à craindre de moi, je n'ai aucune envie de rencontrer ces êtres,....
Mais, sait-on jamais, il y a toujours des gens trop bavards ....

Ciaerann l'elfe n'avait pas pour habitude de menacer de la sorte les gens, il était plutôt diplomate et partisan du compromis. Mais Ciaerann la nymphe, en revanche, était rompue à ce genre d'exercice et réussissait généralement à obtenir ce qu'elle voulait (pour preuve, sa récente tranformation).

Le vendeur sourit.

Vendeur: Vous savez, je ne marche pas aux menaces ! Et puis ici je suis bien protégé voyez-vous. Et des démons sont bien heureux de faire cet transaction, car c'est eux qui vendent, après nous, aux démons militaires et autres. Il y a plusieurs démons là-bas vous voyez...Et ici on ne marche pas comme ça ! Alors si vous voulez continuez à me menacer ou essayer de me voler, partez d'ici ! Ou sinon, continuez sagement à regarder les chevaux que j'ai à vous vendre...

Des gardes, non loin de la surveillaient l'elfe avec un oeil septique.

- Bien, je vois. En fait tu n'es pas plus vendeur que moi. Tout juste un minable voleur de bétail. Tu me fais perdre mon temps.

Sur ces mots, elle tourna les talons et s'en fut. la proximité de cette personne lui donnait une violente envie de tuer et elle ne voulait pas s'abaisser à se salir les mains.

Les propos outrageux du vendeur de chevaux la mirent soudain en colère. Faisant fi de toute prudence, elle s'arrêta d'un bloc, se retourna vivement, faisant virevolter ses cheveux violemment et revint sur ses pas se planter nez à nez avec l'homme. Serrant les dents elle dit :

- Très bien, vil rustaud ! Je t'achète la jument.

Elle posa violemment une bourse dans la main du vendeur, et poursuivit, avant qu'il ne puisse répondre, à haute voix, pour que tout le monde puisse bien l'entendre :

- Mais, pour t'apprendre les bonnes manières, je te condamne !
Ainsi tous sauront ce qu'il en coûte d'insulter une princesse Elfe !

Et sans autre forme de procès, elle prit congé du malheureux, entraînant avec elle la jument qu'elle venait d'acquérir.

Aussi vite qu'elle la prit, sa fureur retomba. Consciente de l'esclandre qu'elle venait de faire et sentant tous les regards tournés vers elle, elle blêmit. Son orgueil ne lui laissa cependant pas le loisir de s'apesantir, après tout, il l'avait provoquée.
Lorsque quelques mètres plus loin, les deux gardes l'accostèrent, elle avait recouvré son calme.

[...]

Ciaerann ne reçut pas les injonctions du garde d'un très bon oeil, il était hors de question qu'elle remette en cause sa malédiction : c'était donner raison au vendeur et perdre la face devant tous ces gens. Mais d'un autre côté, elle ne voulait pas se mettre à dos les autorités de la ville. Aussi, elle prit son air le plus innocent et dit en minaudant :
- hélas, beau capitaine, je n'y puis rien changer, la malédiction ne peut être levée qu'après une lunaison complète, c'est un temps de latence incompressible inhérent à ce genre de magie.
Elle regardait tour à tour les deux gardes, laissant son charme agir ...
- Je suis désolée, je ne connaissais pas les lois de votre ville, interdisant à une jeune fille outragée par un malotru, doublé d'un trafiquant de bétail, d'obtenir réparation. Vous comprenez surement cela, vous autres, hommes d'honneur.